Bien avant de pratiquer assidument la photographie, je faisais souvent des rêves dans lesquels il était question de photo. Soit je regardais une photo — d’un paysage sublime, tel qu’on n’en voit que dans les rêves —, soit je prenais ou désirais prendre une photo — d’un paysage tout aussi sublime. La plupart du temps je ne pouvais pas prendre la photo désirée, à cause d’un problème technique ou d’un contretemps, ou bien parce que je n’avais pas mon appareil sur moi et que je devais aller le chercher quelque part. Et lorsque j’étais enfin prêt, quelque chose dans le paysage avait changé et il était devenu beaucoup moins sublime, ou alors je me réveillais avant d’avoir pu prendre la photo et le paysage sublime s’évanouissait à jamais dans la nuit de la déception. Je n’avais alors plus que la ressource de noter le rêve en m’efforçant de décrire le paysage rêvé. Mais les mots étaient malheureusement impuissants à exprimer la beauté que j’avais vue dans cet autre monde où mes nuits me transportaient. Lorsque je me suis mis pour de bon à la photographie et que le numérique est arrivé, j’ai vu enfin la possibilité de photographier ces rêves qui m’avaient tellement marqué que j’arrivais à en reformer à volonté l’image dans ma tête.
loyvet
tous vos rêves sont réels merci de nous en faire profiter !
Très inspiré des merveilles
Henri Manguy